Pratiques culturales

Les méthodes culturales de répression qui misent sur l’amélioration de la santé du gazon permettront à la pelouse de livrer une meilleure compétition aux mauvaises herbes. Des pratiques comme la fertilisation, la tonte, l’aération, le contrôle du pH, l’arrosage et le semis sont des pratiques primordiales pour prévenir et maintenir une pelouse en santé.

Fertilisation

En plus d’être attrayante et en santé, une pelouse fertilisée adéquatement est plus résistante à la sécheresse et à l’invasion des mauvaises herbes et des insectes.

Nous utilisons des engrais granulaires de qualité professionnelle pour un gazon vert qui donne des résultats époustouflants. Biens équilibrés, ces engrais contiennent une combinaison d’éléments pour une action longue et constante. Ajoutez-y le magnésium et le calcium qui entrent dans sa formule et vous obtenez un verdissement intense et immédiat pour un gazon vert foncé jusqu’à 45 jours.

Nous comprenons les besoins nutritifs de votre pelouse et nous vous offrons un programme de fertilisation adapté et équilibré.

Les trois principaux éléments nutritifs dont une pelouse a besoin sont :

L’azote (N)

L’azote donne au gazon sa couleur vert foncé, stimule la croissance des tiges et des feuilles et accroît la densité du gazon.

Le phosphore (P)

Nos engrais conventionnels ne contiennent pas de phosphore car le sol québécois en contient suffisamment et comble les besoins pour la pelouse.
Lors d’un nouveau semis, le phosphore favorise l’enracinement, la propagation des rhizomes et la maturation des plants.

Le potassium (K)

Le potassium confère de la vigueur au gazon et l’aide à mieux résister au piétinement, aux rigueurs de l’hiver et aux périodes de sécheresse.

Tonte

Les pratiques de tonte sont souvent négligées, elles qui ont pourtant une grande influence sur la densité, l’uniformité et l’apparence de la pelouse.

Pendant toute la saison, il est préférable de garder la longueur de la pelouse à 8 cm pour garder une certaine fraicheur aux racines et empêcher la germination des mauvaises herbes. Une coupe trop près du sol produira des racines courtes et un gazon moins résistant à la sécheresse. L’herbe se régénère mieux et plus rapidement après une coupe nette que si elle est arrachée. Laisser l’herbe coupée au sol après la coupe ou utiliser une tondeuse déchiqueteuse. On ne pas couper plus du tiers du brin d’herbe à chaque tonte.

À la dernière tonte avant l’hiver, on abaisse la hauteur à 4 cm. Ceci permettra un nettoyage plus facile au printemps suivant, en plus d’offrir une bonne protection contre les mulots.

Aiguisez les couteaux régulièrement au cours de la saison. Une coupe nette se cicatrise bien et réduit les risques de maladies. Il est préférable de tondre l’avant-midi pour donner le temps au feuillage de cicatriser avant la tombée de la rosée. Privilégier les tondeuses qui hachent et éparpillent l’herbe coupée pour la recycler.

Chaulage et pH

Il est très important de bien gérer le pH du sol, car le gazon pousse mieux dans un sol dont le pH se situe entre 6 à 7. Les sols acides, compacts, pauvres et déficients en calcium et magnésium sont idéaux pour l’établissement des mauvaises herbes. Selon l’analyse du pH de votre sol, l’application de chaux dolomitique pourra être nécessaire.

Le pH du sol intervient principalement sur la disponibilité des minéraux pour les plantes et sur l’activité des micro-organismes dans le sol. Si votre sol est trop acide, vous n’obtenez pas la pleine efficacité de vos engrais, car la disponibilité des éléments qu’ils contiennent sera affectée. En appliquant de la chaux dolomitique, vous augmentez le rendement des fertilisations et votre pelouse sera plus verte et en santé.

Une analyse du sol permettra de déterminer le pH et s’assurer que le chaulage est nécessaire. Pour un rendement optimal nous appliquons la quantité recommandée pour diminuer l’acidité de votre sol et ainsi augmenter l’efficacité des engrais, principalement la disponibilité de l’azote et du potassium.

Aération par carottage

L’aération par carottage consiste à extraire des carottes de chaume et de terre. C’est la meilleure méthode pour réduire le chaume et aider le système racinaire à descendre en profondeur, tout en permettant à l’eau et à l’air de pénétrer dans le sol.  Les pelouses devraient être aérées chaque année.

Avant aération
Processus

Air + Eau + Nutriments

Après aération

Pelouse plus saine

Chaume ou feutre

Le chaume est la couche de matière organique composée de feuilles, de tiges et de racines d’herbes en voie de décomposition qui s’accumule entre le gazon et le sol. La présence d’une couche de feutre racinaire est acceptable, mais son épaisseur ne devrait pas dépasser 2 cm. En présence d’une couche moyenne, les microbes pourront favoriser la décomposition des déchets de coupe et des tiges de gazon, en plus d’aider à conserver l’humidité du sol. Lorsqu’il devient trop épais, il pose un problème sur les pelouses de pâturin des prés, car il est un refuge pour les insectes et les maladies. Il peut empêcher le système racinaire du gazon de descendre profondément dans la rhizosphère, provoquant un enracinement superficiel. Il freine aussi l’infiltration de l’eau dans le sol.

Pour mesurer l’épaisseur de la couche de feutre, on découpe un morceau triangulaire de pelouse avec un couteau tranchant et on le soulève ou on prélève une carotte de terre. Si la couche fait plus de 2 cm d’épais, la pelouse souffre de feutrage.

Les pratiques culturales qui ralentissent l’accumulation du feutre sont :

  • Des tontes fréquentes à 8 cm pour éviter des rognures de plusieurs centimètres difficiles à décomposer
  • Un bon arrosage en profondeur si nécessaire
  • Une fertilisation adéquate

Lorsque la couche de feutre est trop épaisse, on peut la diminuer en effectuant de l’aération avec un aérateur de gazon muni de dents creuses en acier qui extirpent des carottes de sol. Cette opération déchire physiquement le feutre racinaire et fait remonter à la surface du sol des microorganismes utiles qui favorisent la décomposition du feutre et diminuent la compaction. Lorsque le chaume est très épais on peut utiliser une déchaumeuse au printemps. Le déchaumage enlève les couches d’herbes mortes, de racines et de débris emmêlés entre le sol et la pelouse ce qui garde l’herbe plus verte et plus saine tout en minimisant les risques de maladies et d’insectes.

Il est recommandé de défeutrer ou d’aérer la pelouse au printemps et à l’automne durant des périodes où les graminées se développent bien et sont donc capables de se rétablir rapidement.

Arrosage

La plupart des pelouses ont besoin d’environ 4 cm d’eau par semaine, ce qui comprend également les précipitations naturelles. Il faut arroser moins fréquemment, mais pendant plus longtemps, de manière à favoriser le développement des racines en profondeur, à une fréquence de 1 à 2 fois par semaine.

Le mieux est d’arroser le matin, quand les vents sont faibles, ce qui contribue à une meilleure utilisation de l’eau. Arroser en avant-midi au moment de la journée où le taux d’évaporation est au minimum. On peut arroser en fin de journée, mais cela risque de favoriser la propagation de maladies, la plupart des champignons pathogènes peuvent se reproduire et déclencher des infections et des maladies quand la surface des feuilles reste mouillée pendant plusieurs heures.

Des arrosages fréquents en petite quantité peuvent empêcher le système racinaire de se développer en profondeur, ce qui rendra le gazon plus vulnérable aux maladies et à la sécheresse. L’idéal est d’arroser moins souvent, mais abondamment.

La quantité d’eau nécessaire dépend des caractéristiques du sol. Pour évaluer la quantité d’eau débitée durant un arrosage, on pose sur la pelouse un bocal à parois verticales, on laisse fonctionner le système d’irrigation ou l’arrosoir et on mesure la hauteur de l’eau dans la boîte ou le bocal. En gros, la pelouse aura été suffisamment arrosée quand la hauteur de l’eau dans le récipient sera de 4 cm. Certaines zones peuvent nécessiter plus d’eau que d’autres, par exemple dans les pentes, le long des bâtiments, des trottoirs et des allées, de même que là où le sol est léger. Inversement, les parties basses ou ombragées de la pelouse, ou les zones de sol lourd peuvent nécessiter des arrosages moins fréquents.

L’arrosage manuel avec le boyau convient pour les très petites surfaces. Un arrosoir monté au bout du boyau permet d’arroser convenablement une pelouse de superficie moyenne. La solution la plus coûteuse, mais aussi la plus efficace consiste à poser un système d’irrigation dans la pelouse. Cette solution mérite d’être envisagée dans le cas des très grandes pelouses ou des terrains industriels.

Dormance de la pelouse

Après une période de sécheresse prolongée, il arrive que la pelouse brunisse et entre en dormance. Une pelouse peut survivre jusqu’à 4 à 6 semaines en état de dormance durant les périodes sèches de l’été. Quoi faire si la pelouse est en dormance :

  • Ne pas marcher sur la pelouse, toute circulation intense risque de causer un tort irréparable
  • Ne pas tondre la pelouse, elle risque de mourir

Au retour de la pluie, la pelouse peut reverdir au bout de 7 à 10 jours. Au-delà de six semaines, des parties de la pelouse peuvent mourir et un semis devra être effectué pour réparer les endroits dégarnis.

Semis et gazon en plaque

Quels que soient la cause, le gel, les insectes ravageurs, les maladies fongiques et le déneigement, il est très important de réparer les plaques de gazons morts sur notre terrain.

Ceux-ci peuvent facilement devenir infestés de mauvaises herbes, qui adorent les belles plaques dégarnies.

Étapes pour entretenir votre pelouse

1
Date d’ensemencement

Nous aviser de la date de votre ensemencement, car les travaux de contrôle des mauvaises herbes devront être prévu en conséquence.

2
Gratter la plaque ou aération par carottage

Petite superficie
Bien gratter les plaques de pelouse morte avec un râteau pour enlever le plus possible les brins morts ainsi que le chaume (feutre).

Grande superficie
Procéder à une aération par carottage en double croisé, passer l’aérateur dans les 2 sens et faire beaucoup de trous. Le terreau pourra remplir les trous laissés par les carottes et faire de la place aux nouvelles racines qui se développeront.

3
Étaler un bon terreau

Ajouter en mince couche un terreau de qualité pouvant être utilisé à cet effet. Normalement, 2 à 3 cm devrait être suffisant.

4
Appliquer les graines de semence

Le choix de la semence est très important à cette étape-ci. Une semence de qualité, contenant un pourcentage recommandé des différentes espèces de gazons. Appliquer la semence à raison de 3 kg/100 m² sur le terreau qui a été installé précédemment et mélanger légèrement avec un râteau.

L’ensemencement doit être effectué par vent faible. Il doit être fait à l’aide d’un épandeur conçu pour assurer une dispersion uniforme des semences.

5
Appliquer un engrais pour la germination

La pose d’un engrais au phosphore favorise l’enracinement, la propagation des rhizomes et la maturation des plants selon les recommandations du fabriquant.

6
Arroser, la clé du succès

Le mot à retenir : fréquemment. Durant toute la période de germination, soit 4 semaines, la semence ne doit surtout pas manquer d’eau. Assurez-vous que la terre reste humide. Voilà pourquoi il est recommandé d’arroser fréquemment, mais pas nécessairement longtemps. Si vous souhaitez réparer vos plaques de gazons morts durant les périodes de chaleur, vous devrez alors arroser 2 fois par jour, soit le matin et le soir. Sinon, 1 fois par jour suffit en général pendant environ de 30 à 45 minutes par zone.

Ne pas arroser trop fort pour ne pas déloger la semence, un arrosoir de type balancier est idéal. Faire un arrosage léger lorsque le terreau devient sec. La semence reste sensible à la sécheresse pendant la 1re année de croissance car les racines ne sont pas développées en profondeur.

7
2e Application d’engrais pour la germination

21 à 30 jours suivant le semis une 2e application d’engrais au phosphore pour favoriser l’enracinement, cette dernière étape fournira au nouveau gazon un bon apport en minéraux et en nutriments.

Tonte avant et après un semis

Avant : Tondre la pelouse à 5 cm un peu plus courte qu’à l’habitude, car nous éviterons de la tondre pendant quelques semaines.

Après : Marcher le moins possible aux endroits semés et attendre le plus longtemps possible avant de tondre ces endroits (au moins 3 à 4 semaines si possible dépendant de la pousse). Lors de la 1re tonte, mettre la tondeuse au plus haut, 8 à 10 cm pour garder l’humidité et pour favoriser le développement des racines en profondeur, il est recommandé de ramasser les rognures pour la première tonte (mettre le sac).

Période d’ensemencement idéale : fin du dégel à la fin août.

Tourbe ou gazon en plaques

La pose de gazon en plaques est un autre moyen de réparer les pelouses endommagées. On enlève d’abord le gazon mort ou endommagé jusqu’à une profondeur d’environ 4 cm. On ratisse le sol, on ajoute de l’engrais, puis on met en place le gazon en plaques.

Pour un maximum de résultats, on doit arroser abondamment la pelouse dans l’heure qui suit sa pose. Arroser souvent le gazon en plaques nouvellement installé en veillant à ne jamais le laisser manquer d’eau tant qu’il n’est pas entièrement enraciné. Compter environ deux semaines pour son enracinement.